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Diplôme de paysage . ensapBx . Marie Bretaud & Helena Le Gal

Le pavillon, une dynamique nationale

 

L’habitat déconcentré de la ville de Bergerac est inscrit dans des politiques de l’habitat et des politiques foncières largement extérieures à la ville :

Début 70, l'état rejette les grands ensembles et s’appuie sur la mémoire rurale encore présente pour produire une politique incitative de la propriété de maison individuelle .

L'élargissement de la sphère marchande de 70 correspond au désengagement de l’état sur le secteur résidentiel. Ces dispositifs ont laissé champs libre aux aménageurs lotisseurs.

En 80 la loi de décentralisation impacte les communes aux finances limitées, pour bon nombre d’élus, le lotissement apparaît comme un moyen d’assurer la survie du village, les services sont cédés à des concessionnaires privés.

En 90 ces opérateurs se sont transformés en fournisseurs de ville clés en main sous condition d’en imposer la conception.

Dans les années 2000 l'ampleur de la migration des aînés et le développement du tourisme vernaculaire conduit à une accélération de la muséification de la ville (fabrique d’une culture à leur image, consolidation de liens entre sois jusqu’à rejeter la modernisation de la ville).

Fin 2002 un ménage moyen pouvant emprunter 84000€ sur 20 ans ne pouvait pas s'offrir un T2 parisien mais possédait assez pour faire construire maison sur un terrain moyen.

 

La migration des retraités attirés par le climat, la qualité de vie (agrément du paysage, calme), la présence des services et l'accès au foncier alimente les périphéries des ces petites villes. A cette population s'ajoute la migration ville-campagne des jeunes ménages qui trouvent dans le pavillon rurbain, un peu plus éloigné, de l'espace à un prix abordable.

La dispersion urbaine est, en effet, depuis longtemps un thème prégnant dans l’imaginaire utopique de urbanistes (ref cité jardin). Mais, sous l’égide contemporaine du développement durable, la nouvelle juste lutte contre l’étalement urbain peine encore à prendre une forme originale.

" C’est propre, c’est clair, c’est tranquille" exprime encore ce vieux reste de pensée utopique, bien enfoui sous un souci écologique contemporain, comme un ancrage, un retour aux valeurs, en premier lieu celles du couple et du foyer impliquant la construction d’une maison et le balisage d’un terrain.

 

 

1924 Loi Cornuet (II) :

Prise en compte de zones d’urbanisation future et création de la procédure de lotissement

 

1928 Loi Loucheur :

Renforcement des aides de l’Etat pour favoriser l’habitation populaire

 

Début 1930  

Construction des premiers pavillons à l'ouest Bergerac ►

 

 

A partir de 1952 :

Plan d’urbanisme avec règlement et premières mesures contre la crise du logement ( 22 logements pavillonnaires à Bergerac et alentours)

 

Entre 62 et 70 :

Au nord de Bergerac, travaux d’élargissement et de redressement du Coudeau (cours d'eau) rendent la zone constructible.

Premiers collectifs à Beauplan (Bergerac nord) ►

 

 

 

 

 

 

1965 :

La possession de la voiture se démocratise : la municipalité réalise 30 000m2 de stationnements.

 

 

 

 

 

 1965 :

Construction de 550 logements collectifs à Naillac (Bergerac nord)►

Construction d'un centre commercial

Prévision de 220 nouveaux logements dans le même quartier et à Valette (centre ville)

 

1966 et 1968 :

Construction de collectifs à la Catte

(247 logements en 3 tours et bâtiments linéaires R+2)

 

 

 1965-1970 :

Le centre ville se métamorphose :

refonte du quartier des vieux prêcheurs

Paupérisation du vieux Bergerac, les préoccupations du moment sont l'assainissement et l'habitat collectif en périphérie.

 

Du début du siècle aux années 1970

La ville est attractive grâce à sa position de carrefour. Activité  renforcée par l'enclavement, un certain isolement sur un territoire sans ville concurrentielle.

La zone d’influence est étendue et permet une certaine prospérité.

 

Années 1970 :

Vague de construction pavillonnaire (la plupart du temps signés par les architectes Pierson ou Lhotier)

Construction de 131 lotissements de maisons individuelles entre 1970 et 1974.

 

 Avènement des équipements sportifs

 

1973 Circulaire Guichard :

Fin des grands ensembles (limitation à 500 logements maximum)

 

1977

Décomposition d'une économie locale, due à la concurrence des hyper marchés… ►

A partir de 1982, la population décline

 

 

La commune conserve une activité agricole riche (68.4% de son territoire est en culture malgré le développement urbain).

L'économie est de plus en plus ouverte mais la ville souffre d'une carence de liaisons et de l'augmentation du coût des transports

Chez les commerçants les vielles habitudes de tradition de gestion familiale enrayent les réactions d’adaptations.

 

L'économie locale est en déclin. La crise de Bergerac favorise  l'adoption de Cyrano, sa représentation dans la ville devient un élément significatif de ses transformations.

Première statue de Cyrano inaugurée place de Myrpe en 1977 ►

 

1977 Loi Barre:

Priorité de l’aide gouvernementale aux ménages (le pavillonnaire représente alors plus de la moitié des constructions en France)

 

Après la fin des années 1970 :

Réhabilitation du centre historique de la ville

Poussée pavillonnaire sur ses marges que l’élaboration d’un POS en 1982 cherche à maîtriser.

Construction de 63 logements à Beauplan (Bergerac Nord) et élaboration d'un projet pour lotir 17ha en logements individuels et collectifs près de la Poudrerie (Bergerac Est).

Bergerac change de visage, la campagne recule devant les lotissements privés ou publics.

 

Entre la fin des années 1970 et le début des années 1980:

Inquiétudes, chômage, les commerçants perdent leur clientèle face aux grandes surfaces. Les hyper marchés provoquent un sentiment de perte, de «déclassement».

Les « nouveaux Bergeracois » incarnent, pour une grande partie des anciens habitants, les ravages de « l’idéologie individualiste » et des « passions tristes ». Il se produit un retournement vers le passé: patrimoine et sauvegarde des traditions deviennent l'enveloppe sociale palliative au sentiment de déclassement.

 

Entre 1975 et 1982

Déconcentration de la ville : désaffection du centre ville au profit des zones périphériques.

La population citadine diminue, les activités industrielles se dispersent, l’espace « couronne périurbaine » s’étend.

 

1983 Loi de décentralisation Deferre:

L'urbanisme est affecté aux collectivités locales.

 

Les congés et la technologie des transports permettent la diversification et l'internationalisation des destinations. On observe une progression rapide du tourisme de courte durée à Bergerac.

 

La logique des équipements touristiques participe au remodelage du centre ville. Il participe à un processus général français de protection, reconquête, spectacularisation des cœurs de ville et des quartiers historiques.►

Les Bergeracois se sont mis  à vanter leur « vieux Bergerac ». Le tourisme est devenu un enjeu économique et symbolique.

Le ville se part des attributs d’une ville attrayante, tranquille et sécurisante. La promotion du tourisme est présentée comme la réponse à une triple difficulté: la crise des fonctions économiques traditionnelles, celle de l’attractivité et celle et urbanistique. Il incarne la solution au commerce défaillant et participe de la reconnaissance du patrimoine (vieilles pierre et cadre de vie rural et viticole). Il insère la ville dans un nouveau réseau d’échanges.

 

1990 :

La ville est soumise à un trafic de plus en plus important, elle est traversée plus que vécue.

 

 La dynamique périurbaine réduit le nombre d’habitants en centre ville. Des communes comme la Force ou Prigonrieux acquièrent un réel statut d’espace urbain, un poids démographique et forment des composantes économiques indépendantes de Bergerac. ►

 

1995

Années de la reconstruction et de la représentation collective de la ville pour en faire un instrument de promotion.

 

 La valorisation touristique de Bergerac est l'occasion de dresser un décor différent avec de nouveaux éléments : stratégie de la « ville vitrine » même du « centre vitrine ». Présentant des points d’attraction urbains et des arguments attractifs de la région environnante. L'articulation de Bergerac avec son environnement se fait plus étroite.

Les efforts de la ville pour se construire une image, la valoriser, la diffuser et la promouvoir s’adresse tout autant aux visiteurs qu’aux habitants avec l’intention d’ancrer une identité et de justifier un sentiment de fierté.

Récit d'une ville ordinaire,

Bergerac de 1930 à aujourd'hui, ville pavillonnaire

SUBTILITES PERIURBAINES

RETOUR

 Site de Pombone, village dédié aux jeunes retraités (habitat permanent) et résidences de tourisme implantés dans un parc public de 75Ha►

 

2010 Plan ville durable (ministère écologie)

premier appel à projets d’écoquartiers

+ Projet de loi Duflot :

Densifier les zones urbaines et stopper l’étalement urbain en territoire rural.

 

Actuellement, les maisons individuelles font autant partie de Bergerac que son environnement naturel et son patrimoine historique. La ville apparaît aujourd’hui comme le territoire des jardins, des lotissements sécurisés, des résidences pour séniors, du marché traditionnel, des grandes surfaces de proximité, de la tranquillité, de la qualité environnementale et de la sécurité, elle exécute le rêve des catégories moyennes.

Projet de lotissement grand standing : le St Onger park, 44 maisons de type colonial américain (possibililité de loisirs dans un parc sécurisé)►

Jamais Bergerac n’avait autant été mise en valeur que dans les années 2000 (place de l’église piétonne et arborée, nouvelle statue de Cyrano rutilante dans un vieux centre restauré, ravalé, piétonnier.) ►

La ville affiche sa concurrence pour être le plus beau village d’un Périgord touristique. Elle se vend et fait vendre. La campagne s’étoffe de pavillons et lotissements coquets.

Entre 2003 et 2007, 30 opérations d’immeubles, 1515 logements voient le jour.

Entre 90 et 2007 ce sont 16 lotissements, 283 maisons (le clos de genets, le domaine, des vignes, la lisière du parc, Rouzade, Le clos de la Mouline, le lotissement du Roy sud, la cerisaie…) qui sont construits.

 

Fin 90

Plus d’un tier des maisons individuelles des communes périurbaines sont construites entre 1975 et 99

 A Creysse, Prigonrieux et Lembras,

c’est la moitié des villas. ►

La ville est dissoute dans espace rural. Les limites des communes s’estompent.

 A côté, les vieux villages observent une seconde naissance. L'histoire est valorisée par le patrimoine restauré.

Les lotissements s’accrochent à leurs flancs.►

Les accès routiers, les équipements sportifs et culturels, les zones d’activités, les centres commerciaux se développent.

Ces vieux centres de villages symbolisent le durable, l’esthétique, la convivialité, l’envers du mitage désespéré

 

 

Années 2000 Loi SRU :

Prône la limitation de l’étalement urbain et la densification des centres urbains

Assouplissement des règles d’occupation des sols permettant de libérer des poches inconstructibles.

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