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Diplôme de paysage . ensapBx . Marie Bretaud & Helena Le Gal

Après l’académisme des années d’école, et les références alentours de projet de paysagistes trop aménagistes à notre goût, nous avons besoin d’expérimenter d’autres manières de faire.

Des nouveaux partenariats, de nouvelles personnes, de nouveaux outils, des nouvelles questions…

Les complexes actuels du paysagiste face à la définition de sa profession nous arrangent bien, finalement : ce qui nous intéresse, c’est bien cet hybride, qui va piocher dans d’autres disciplines pour faire évoluer ses méthodes et ses champs d’action. Paysage et plus si affinité, donc. Cette envie pressante d’ouvrir nos pratiques, nos idées et nos techniques, de construire des choses et de se mettre en danger a ainsi trouvé satisfaction dans la création de l’atelier TçPç.

 

Au fil du temps et des projets, en cherchant à « ordonner » nos travaux, nous avons choisi trois tiroirs de réflexion : in situ, in visu, in vécu.

In situ est celui des espaces situés, du concret, voire de l’aménagement, du paysage qui se touche ; in visu est celui des représentations, du graphisme, de l’illustration, du virtuel, du paysage qui se regarde ; et enfin in vécu est le tiroir des espaces affectifs, mentaux, culturels, qui ne sont ni que des lieux réels ni que des lieux-tableaux, mais bien des entre-deux, des espaces perçus, des paysages dont l’existence dépend de celle de chaque individu.

 

Ce diplôme s’amuse à tirer les trois tiroirs.

Si comme le dicte la Convention Européenne de Florence, le mot «paysage» désigne une partie de territoire telle que perçue par les populations, dont le caractère résulte de l'action de facteurs naturels et/ou humains et de leurs interrelations, on peut s’étonner du discours de certains professionnels qui définissent les paysagistes comme des dessinateurs ou plus joliment comme des artistes de l’aménagement. De notre point de vue, cette définition propose plutôt une ouverture, voire une place centrale, à la question des représentations, plus ou moins collectives. Il s’agit bien de mettre en lien différents regards, de leur permettre une expression face à la technocratie des grands territoires, et de les questionner afin de mettre en débat des accords, des désaccords, des idées reçues ou des idées nouvelles, avant toute transformation.

 

Nous visons donc ici deux objectifs : celui de convoquer d’autres disciplines et d’autres médias, et celui d’explorer la dimension culturelle du projet de paysage, tant dans la théorie que dans la pratique.

 

Avant-propos

Dans le cadre d’un exercice pédagogique de projet en partenariat avec le SyCoTeB (Syndicat de Cohérence Territoriale Bergeracois), nous avons pu travailler sur le SCOT Bergeracois de janvier à juin 2013.

Nous formions alors un groupe de 5 étudiants dont le travail s’axait sur les paysages délaissés par l’imagerie de prestige que véhicule le territoire, autrement dit sur les paysages ordinaires. Outre d’émettre des propositions d’action sur des lieux, il s’est agi pour nous de construire un outil capable de capitaliser les connaissances alliées à ces paysages, les récits et autres représentations plus ou moins collectives, afin de témoigner de leur potentiel face à l’alimentation d’une culture paysagère.

 

De là s’est esquissée une base de données interactive, composée de multiples collections (cartographies de géolocalisation, séries photographiques, fiches ‘inventaire’, fiches ‘action’, croquis, etc.) suivant une lecture non linéaire mais rhizomatique (on y rentre par une des informations au hasard, qui déroule toutes les autres).  L’idée était que l’accumulation et la diffusion de ces connaissances peuvent donner lieu à des projets de réglementation, de gestion et d’aménagement des paysages autour de préoccupations de toute échelle, immense comme minuscule. Elle sert une forme de promotion du Bergeracois à travers la mise en création d’itinéraires de découverte, de publications, d’évènements dévoilant un nouveau récit du territoire, par une entrée thématique ou géographique. L’outil pouvait aussi servir de base pédagogique pour développer des activités autour du paysage, du territoire, de l’histoire et des pratiques.

Chacune de ses filiations possibles a induit pour nous une forme de médiation particulière, comme des dépliants en papier, des panneaux d’exposition, des planches photographiques, etc., mais la base fondamentale consistait à une capitalisation numérique, mise en ligne sur un site internet.

 

Avant d’expliciter notre diplôme ou démarche actuelle, qui vise la réfection de ce travail initial, il nous semble important de donner à voir ce dernier, de manière synthétique mais brute, comme point de départ introductif.

Introduction

CHAPITRE SUIVANT

ACCUEIL

DIGRESSION :

POUR QUI POUR QUOI ?

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