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Diplôme de paysage . ensapBx . Marie Bretaud & Helena Le Gal

CHAPITRE PRECEDENT

MEDIAGRAPHIE

Nous avions donc envie de convoquer d’autres disciplines et d’autres médias, envie de pratiquer le paysage dans sa dimension culturelle, humaine, et nous avons cherché, à travers ce diplôme, l’expérimentation de cette intuition. 

Ce travail, nous le voulions partagé. Il s’agissait pour nous d’un test, celui de l’intérêt de l’ouverture de nos compétences de paysagistes à d’autres disciplines, celui de travailler sur un territoire avec peu de moyens. Au fil de nos envies d’expérimentations nous avons donc dû faire appel à des habitants, des associations, des vidéastes, des institutions... Rencontres riches qui nous surprirent dans l’intérêt qu’elles pouvaient porter aux projets. Les entretiens, les interventions scolaires, le court métrage et le projet d’ateliers vidéo, ont alors pris, pour nous, une toute autre dimension ; nous espérions de potentiels intervenants, ces personnes sont devenues d’indispensables collaborateurs. Cette ouverture a fait évoluer ces projets (ouverture des pratiques, des sensibilités)  et a, de manière exponentielle, ouvert leur contenu à un réseau encore plus large. Le déficit de moyens de ce territoire rural (rurbain), en termes d’infrastructures et de finances, a laissé de la place à l’engagement, au volontariat. Nous avons été surprises par les initiatives privées, ravies de pouvoir travailler avec des personnes compétentes et disponibles pour ces réalisations hors marché, bénévoles.

Cette approche du paysage par l’affect, par l’humain, nous a aussi permis de questionner notre propre état affectif. La question de la fédération que nous nous étions assez peu posée nous est apparue autant intéressante qu’indispensable, d’un point de vue professionnel (intérêt d’un projet, d’une démarche) comme personnel (intérêt des rencontres). Au sujet de ce diplôme, on nous a parlé de médiation, gros mot que nous cantonnions jusqu'alors aux réunions de concertations, souvent produit démagogique de l’espace technocratique. Peut-être en est-ce effectivement une autre forme.

 

Ce projet qui ne vise donc en soi aucun aménagement, ne nous semble tout de même pas incompatible avec la sphère aménagiste. A l’heure des remembrements institutionnels, du traitement des problématiques locales à une macro échelle, à l’époque des solutions aménagistes uniformisées et des quêtes identitaires,  le travail pour l’émergence d’une représentation évolutive d’un territoire « par le bas » (représentations citoyennes plus que représentations institutionnelles) nous parait être porteur d’une identité honnête, d’une matière de projet locale et située.

Il nous semble, de manière plus informelle, qu’un travail sur la culture située et les représentations peut aussi transformer de manière effective les paysages. Puisque ceux-ci semblent de plus en plus privatisés, composés d’une succession d’initiatives particulières, les interventions institutionnelles actuelles y trouvent peu d’écho. Un travail sur l’attention, l’ancrage, l’affect et la fédération à échelle humaine parait alors incontournable. C’est cet espace de projet qui attise notre intérêt. Comment sortir d’un discours trop technocrate pour concerner ? Comment provoquer l’intérêt (dans le sens où il est réellement partagé et pas seulement réclamé)? 

Sous les apports et les questions théoriques que soulèvent ces expériences, émergent nos envies professionnelles. Les rencontres sur le territoire nous donnent envie de renouveler des collaborations, des expériences nous donnent des nouvelles idées de projet. Les ateliers éducatifs, eux, se perpétueront jusqu’en décembre 2015. Ces derniers nous ont permis de nous familiariser avec les démarches que sous-tendent un projet financé (dans le domaine de l’audiovisuel et du social). S’il nous reste à trouver le(s) cadre(s) propice(s) au développement d’une telle orientation (tant dans la temporalité que dans l’économie du projet), ce diplôme nous a permis d’esquisser (dans sa nature et sa méthodologie) une manière de pratiquer le paysage qui nous attirait il y a quelques années, et que nous affectionnons aujourd'hui.

 

Conclusion

 

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